La nuit fut longue. Ses pas légers lui avaient fait traverser lentement plaines, collines, ou autres vallées. Elle se dirigeait comme une ombre vers les terres qu'autrefois elle chérissait.
Son voyage l'avait éloignée de ses frères et soeurs, de son temple, de son blason. Et ce n'était que par quelques rêveries ou autres pensées qu'elle s'enfuyait loin de son entraînement, pour se souvenir.
Se souvenir de ceux qu'elle aimait et qu'elle servait, après une promesse de silence et de sourire.
De nouvelles cicatrices ornaient son corps de princesse, et son visage fermé laissait entrevoir une fatigue pesante. Les rues de bonta n'étaient plus comme avant, mais ses idées conservatrices s'étaient amoindries, les mentalités différentes de celles de ses premiers souvenirs, mais elle s'en moquait. Peut être que les gens comme elles n'étaient que des chimères d'un passé que l'on se doit d'oublier. A cette pensée, elle sourit.
Sa main teintée de rouge effleura la porte massive, comme tant de fois, pour l'entrouvrir et se faufiler. Le bruit résonna dans le sanctuaire, et l'écho de ses pas, pourtant légers, se diffusait lui aussi dans ce lieu saint. Les souvenirs surgirent, une étrange sensation l'envahit. Cela faisait trop de temps qu'elle était parti, et tout ici lui manquait.
Il faisait nuit, et elle entendait des murmures ici et là, sûrement les ronflements d'un chat ou d'un autre...Elle glissa jusqu'à sa cellule, qu'elle ouvrit en silence. Surprise, elle découvrit que rien n'avait changé. Tout était à sa place, et la chambre semblait avoir été abandonnée hier. Le sourire sur son visage meurtri, elle caressa le meuble de bois où ses armes avaient été soigneusement rangée.
Une voix familière s'éleva derrière elle, une larme se déroba de son visage. Peut être n'était elle restée qu'une enfant, après tout. Mais elle était de retour.