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 Un après-midi d'Aperirel..

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Jiyaa
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Jiyaa


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MessageSujet: Un après-midi d'Aperirel..   Un après-midi d'Aperirel.. EmptySam 5 Avr - 19:22

[HRP] Au fait le lien pour mon bg : http://forums.jeuxonline.info/showthread.php?t=748526 [/hrp]






... Jiyaa se tenait sur la branche maîtresse de son arbre préféré, tout près de la chapelle, regardant ses amis s'assembler autour, ou plutôt en dessous d'elle.

Les nouvelles pour lesquelles elle leur avait demandé de la rejoindre étaient tout sauf réjouissantes, et c'est le coeur lourd qu'elle sauta à terre pour se confier à eux.

Ekarv, Sarys, Gaal, Alicia, Hurgo, yrk, Slag, Kai, Pogos, Ned, qu'elle avait appris à connaître et à apprécier, littlepan tout nouveau arrivé, black-feca et les autres qu'elle connaissait moins... Et Cara... Cara.

Ils la regardaient curieusement, peu habitués à ce qu'elle fasse des manières solennelles. Elle songea un moment à présenter les choses différemment, à y mettre son enthousiasme habituel, mais le coeur n'y était pas.

Sans regarder personne en particulier, elle débuta ses explications :

"Bon, vous devez vous demander ce que vous faites tous là, assis les fesses mouillées dans l'herbe... Un messager est venu me voir il y a quelques jours, un messager de mon clan. Je sais que vous n'êtes pas tous, peut-être même personne, au courant de mon passé, et il y a certaines raisons à ça. Toujours est-il qu'aujourd'hui je dois partir. C'est une histoire un peu compliquée et pas forcément intéressante... Je viens d'un clan des plaines venteuses, au nord des plaines de Cania, du bois de Litneg, plus loin encore que le cimetière d'Amakna, où vivent des tribus de sacrieurs quelques peu isolées du reste du monde. Je ne vais pas vous décrire notre système de hiérarchie, qui est plus basé sur la valeur que sur le sang, mais il y a simplement une lignée de "chefs" dans chaque tribu, qui passe par les femmes, et il se trouve que je suis batarde d'une de ces femmes de pouvoir. J'ai été répudiée et j'ai quitté mon clan à 13 ans, mais aujourd'hui tout ceux qui restait de la lignée ont disparus, mon petit demi-frère aussi... Un incendie..."

Jiyaa sentit qu'elle commençait à s'embrouiller, voulant à la fois trop peu et beaucoup en dire. Elle reprit un rythme de parole plus rapide.

"Bref, ils ont besoin de quelqu'un de ce sang là, pas pour s'organiser, ils se débrouillent très bien sans personne à leur tête, mais pour garder une crédibilité auprès des autres clans, jusqu'à ce que les choses se remettent un peu en place au moins, et j'ai de toute évidence suffisamment prouver ma valeur pour qu'ils se rappellent mon existence et viennent me chercher. Je ne peux pas m'y dérober. Je les ai fuis il y a longtemps, mais c'est désormais une question d'honneur."

Elle se doutait que dans tout ceux qui se trouvaient devant elle, il y en aurait pour comprendre, peut être pas tous...

"Vous quitter est un déchirement. Je me sentais bien ici... Je ne sais pas pour combien de temps je pars, mais je reviendrais de toute manière. Ma véritable place est à vos cotés."

Jiyaa esquissa un sourire, et comme elle se taisait un tourbillon de murmures de soutien l'assaillit. Elle dit au revoir à tout le monde, étreignant certains, riant avec d'autres; évitant Cara...

Enfin, elle se dirigea vers la iopette blonde, et lui prit les mains, refusant de laisser son regard s'égarer dans les yeux verts de Cara, ces yeux qui la retiendraient à coup sûr... Elle avait peur aussi, peur de n'y lire qu'indifférence. Elle fixa donc ses mains, qui cachaient dans leur douceur et leur finesse la force d'une guerrière, et conservaient suffisamment d'adresse pour la renommée du fil et de l'aiguille... Elle vit les doigts courir sur le tissu, le tissu devint chair et Jiyaa préféra choisir un endroit moins stratégique pour poser son regard. Elle se rendit compte qu'aucune partie du corps de Cara ne la laisserait de glace, ses pieds allant jusqu'à lui évoquer les heures de marche et d'entrainement, le galbe du mollet, la douceur de la cuisse... Sentant ses joues s'empourprer, elle se décida pour un brin d'herbe et prit la parole pour dissiper son trouble.

"Voilà, je dois partir... Je t'assure que je ne vous quitte pas, je ne te quitte pas de gaieté de coeur... Les secondes loin de toi vont sembler des années, mais la distance n'empêchera pas mes pensées de voler jusqu'ici pour toucher tes rêves... "

Les mots de Jiyaa s'étranglèrent en terminant sa phrase "Et puis comme ça, tu auras du temps pour réfléchir à ma demande...."

Elle sentait tout de Cara, les odeurs que dégageait son corps, sa respiration toute proche, la pression de ses mains... Elle enregistrait chacun de ces détails, le souffle court, comme empressée par l'angoisse de ne plus les retrouver...

Enorme avantage pour le brin d'herbe, il empêchait la iopette de voir à quel point elle était émue. Jiyaa gardait la tête baissée, dans l'attente d'une réponse, d'un geste...
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MessageSujet: Re: Un après-midi d'Aperirel..   Un après-midi d'Aperirel.. EmptyLun 14 Avr - 19:31

Retenue loin de Bonta, la Iopette était parvenue en dernier sur les lieux, alarmée par l'appel inhabituel de son amie et craignant qu'il ne lui soit arrivé malheur. Tandis qu'elle l'écoutait maintenant s'expliquer, il lui sembla que la situation était à la fois moins grave et pire qu'elle ne l'avait imaginé.

Jiyaa allait partir, c'est ce que Cara avait retenu du discours plutôt confus de la Sacrieuse. Jiyaa allait partir, loin et pour longtemps, peut-être pour toujours. Cette idée lui était tout bonnement insupportable et se muait seconde après seconde en un étau qui comprimait douloureusement son coeur. Simultanément, une onde aussi inattendue qu'incontrôlable de soulagement la parcourut des pieds à la tête, qui la laissa stupéfaite et dont elle eut immédiatement honte. Elle allait perdre son amie, oui, mais elle n'aurait pas à s'engager ni à donner suite à la demande de Jiyaa. La vie redeviendrait simple. Simple, et fade aussi.

La sarabande de ses pensées virevoltant en tous sens dans son esprit en ébullition s'accentua quand Jiyaa saisit doucement les mains de la Iopette entre ses doigts. Tandis que la voix douce de la Sacrieuse résonnait jusqu'aux tréfonds de son être, Cara sentit qu'elle perdait définitivement pied et tenta vainement de masquer son émoi en détournant obstinément le regard vers le sol - précisément vers le même brin d'herbe que, ironie de la situation, son interlocutrice fixait avec intensité pour dissimuler son propre trouble.

A l'instant où Jiyaa se tut, Cara comprit que c'était à son tour de prendre la parole. Paniquée, elle réalisa que son amie attendait d'elle plus que des propos banals de compassion et de souhait de réussite dans son entreprise. Ce que Cara allait dire revêtirait une importance capitale et il lui fallait absolument trouver les bons mots pour dissiper le malaise ambiant, révéler subtilement à Jiyaa ses sentiments tout en maintenant de la distance, donner de l'espoir à la Sacrieuse sans s'engager, la rassurer sans rien promettre, lui souhaiter bonne route tout en la retenant sur place ...

Relevant enfin la tête, la Iopette inspira profondément.

- Je crois que tu as toujours ... ma cape, s'entendit-elle dire avec stupeur, aussitôt atterrée par la trivialité de ses propos.

- Ah ... euh, oui, répondit Jiyaa en cillant sous le choc, totalement abasourdie par l'incongruité de la question. Je te la rends tout de suite, ajouta-t-elle en tâtonnant maladroitement vers son sac à dos, à la recherche de l'obvijévan que la Iopette lui avait naguère confié.

- Non, s'exclama Cara en retenant vivement le bras de la Sacrieuse. Ce réflexe fit l'effet d'un électrochoc à la Iopette et soudain, la brume qui l'enveloppait jusqu'alors s'évanouit, le voile devant ses yeux se dissipa et toute l'acuité de son esprit reflua d'un coup.

- Non, reprit-elle plus posément, je veux que tu la gardes. Emmène-là avec toi où que tes pas te mènent, c'est une étoffe de qualité, elle te protègera de la colère du vent et de la pluie et te préservera de la morsure du froid, peut-être même son persiflage incessant te distraira-t-il. Et ainsi, tu te souviendras de moi ... Mais n'oublie pas, ajouta-t-elle à mi-voix en plongeant son regard dans celui de Jiyaa, je te la prête seulement, ce qui signifie que tu devras me la rendre un jour, et pour ce faire tu devras revenir à Bonta ... comprends-tu ce que je te dis ?

La jeune femme pressa doucement le bras de son amie pour appuyer ses dires, puis la relâcha et recula d'un pas. Un léger sourire se dessina sur son visage. Sa prestation avait été cahoteuse, le stress avait bien failli la mener tout droit à la catastrophe mais elle avait rattrapé le coup, le message était passé.
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Jiyaa
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MessageSujet: Re: Un après-midi d'Aperirel..   Un après-midi d'Aperirel.. EmptyMar 15 Avr - 13:28

3 jours plus tard


Quand elle se réveilla ce matin là, au beau milieu d'un parterre de fleurs carmins, après les deux jours magnifiques passés avec Cara, Jiyaa sut qu'elle devait partir. Sur le champ, ou jamais elle n'en serait capable.

Sans prévenir personne, elle rentra donc le plus vite possible jusqu'à la petite massure de pécheur dont elle se servait parfois, sur le port de Madrestam, récupérant précipitamment quelques affaires. Sa hache, son poignard, son arc, pas de provisions. Elle chasserait, retrouvant par là sa vraie nature. Ce départ empressé lui rappelait de vieux souvenirs, des souvenirs datant de 14 ans, lorsqu'elle avait effectué le trajet inverse à celui pour lequel elle s'appretait...

Revoir la iopette qui occupait son coeur lui était insoutenable, elle ne pouvait néanmoins la quitter sans un signe. Tout avait été dit dans la nuit...

Et pour que sa promise n'oublie pas ces moments, pour parer le doute en son coeur, elle se contenta de déposer une fleur rouge sur le palier de sa porte, souvenir et promesse odorante.

La sacrieuse se mit en route dans la fraicheur de l'aube, marchant à revers dans les pas la menant à ses origines, le coeur déjà écorché par l'absence de son aimée, serrant fièvreusement le doux tissu de la cape encore endormie qui la protégeait de l'humidité, épongeant la rosée... et les larmes qui s'y déposaient.
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raimse
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MessageSujet: Re: Un après-midi d'Aperirel..   Un après-midi d'Aperirel.. EmptyMar 15 Avr - 14:28

Le cycle de sommeil de Ce-Nedra était entré dans la phase qu'elle préférait : celle ou les rares heures qu'elle passait éveillée étaient celles du petit matin, quand la nature s'éveille avec la rosée et les premiers rayons de soleil.
Elle sauta à bas de l'arbre dans lequel elle avait passé la nuit, et commença à se diriger vers Bonta, dans le but de se rendre au sanctuaire et ainsi finir une bonne fois pour toutes de s'occuper de ce laurier qui n'en faisait qu'à sa tête.

C'est alors qu'elle aperçut une silhouette familière au loin.
Reconnaissant la démarche agile et le teint de peau de Jiyaa, elle décida de la rattraper... le laurier attendrait.
L'annonce de son départ avait troublé Ce-Nedra, qui connaissait peu de choses sur celle dont elle partageait la couleur de peau, mais tenait à sauter sur l'occasion pour un dernier au revoir.

Lorsqu'elle cria son nom, Jiyaa se figea et se retourna d'un bloc, sa hache sortie.
quand elle reconnut Ce-Nedra, elle replaça l'arme à sa ceinture

- Oh... c'est toi... moi qui voulais partir discrètement... Jiyaa frotta ses yeux rouges. Ce-Nedra voulu faire semblant de ne pas remarquer son état, mais ne put s'empêcher de murmurer:

- Jiyaa...

Alors qu'un silence délicat s'insinuait peu à peu entre les deux pousses vertes, Ce-Nedra remarqua la légèreté du paquetage de Jiyaa. Sa sève ne fit qu'un tour et son côté pragmatique reprit le dessus:

- Ecoute Jiyaa, je ne sais que peu de choses sur toi et je n'essaierai pas de te retenir ou d'en savoir plus, mais je ne peux te laisser partir dans ces conditions.
Sur ces mots, Ce-Nedra fouilla dans son sac à dos et en sorti un sac en lin qu'elle rempli de quelques pains aux céréales.

- Voilà, c'est tout ce que j'ai à t'offrir, mais mes premières années dans ce monde m'ont appris qu'un bon repas est parfois la plus grande des richesses. Elle fourra le sac dans les bras de Jiyaa. Reviens nous vite.

Il n'y avait rien à ajouter, Ce-Nedra n'avais jamais été une Sadidette de beaucoup de mots.
Leurs regards se croisèrent une dernière fois, puis elles reprirent toutes deux leurs routes, dans des directions opposées, le coeur peut être un peu plus léger.
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Jiyaa
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MessageSujet: Re: Un après-midi d'Aperirel..   Un après-midi d'Aperirel.. EmptyMar 15 Avr - 17:45

Sa rencontre avec Ce-Nedra avait beaucoup ému et touché la sacrieuse, lui rappelant qu'outre une amante, c'était aussi des amis qu'elle quittait.

Elle faillit faire demi-tour, rattraper la sadidette, lui confier sa peine, sa réticence à les quitter, mais encore une fois, quelque chose la retint. Elle devait retourner au village, comprendre la situation, peut-être les secourir, savoir ce qu'il était advenu de sa "famille". C'était son devoir.

Elle reprit rageusement sa route, désirant à présent le plus vite possible mettre des lieux entre elle et la capitale, entre elle et Cara, entre elle et sa vie.

La traversée des plaines de Cania, droit au Nord, fut assez aisée, Jiyaa chassait, et Jiyaa supportait la solitude, cape et doux souvenirs de iopette blonde l'accompagnant. Les arbres, la nature, le gibier, elle sentait revivre en elle ses instincts alourdis par la vie en ville, elle sentait sa déesse, ses origines bouillir dans ses veines.

Un retour vers le passé, voilà ce qu'elle effectuait, et en chemin, elle s'arreta sur un lieu chargé d'émotions et de souvenirs, de douleur, de pleurs... Le coude de la rivière de la fowet de Cania, l'endroit où était enterré son enfant, où son père l'avait rejoint, son amour, son époux, le seul qui eut jamais compté pour elle. Elle abreuva la terre de son sang, comme ils l'abreuvaient de leurs pleurs à tous deux, des années auparavant... Bien long le temps passé sans y revenir.

Quand elle le quitta, le murmure des feuilles du vieil arbre qui veillait là lui sembla chanter un adieu...

Elle écrivit à Cara, lui confiant ses pensées, son voyage et ses doutes quand à ce qui l'attendait au bout. Néanmoins, plus les jours passaient, plus la quiétude de la marche l'abandonnait, plus l'éloignement de ceux qu'elle aimait était douloureux, plus ses motivations lui paraissaient bancales. A mesure qu'elle s'enfonçait dans les terres sauvages qui s'étendaient bien plus au nord du cimetière de Bonta, elle n'arrivait plus à conclure ses lettres, ses pensées s'embrouillaient, son acuité, son agilité, son talent de chasseuse diminuaient avec le gibier, tout comme augmentaient les occasions d'être elle-même chassée...

Jiyaa ne reconnaissait pas le pays désolé qu'elle traversait, et cela l'inquiétait profondément. Elle se rappelait avoir traversé des contrées luxuriantes, peuplées d'animaux pacifiques, seule ici l'attendait une terre sèche, craquelée, gelée, sur laquelle aucune trace de monstres ne demeurait, où les buissons bas étaient autant de cachettes pour des bestioles sournoises diverses et variées. L'hiver ici, n'avait pas encore renoncé à sa lutte. Quatorze ans auparavant, elle avait traversé ces landes en été, ignorant complètement ce qu'elles devenaient la belle saison passée.

Elle ne retrouvait aujourd'hui aucun de ses repères, et dès qu'elle se fut aventurée dans les landes gelées, sa raison commença à la fuir. Elle voyait des choses qui n'étaient pas là, donnait la chasse à des monstres qui n'étaient que fumée, s'épuisait en de folles courses terrifiées, quand rien ne la pourchassait. Elle tournait en rond, ne distinguant plus les étoiles la nuit. La terreur ne la quittait plus, plus d'arbre où se réfugier, et elle n'osait faire du feu de peur d'attirer les créatures, réelles ou imaginaires, qui hantaient la région. Elle perdit le décompte des jours. Le froid très vite, eut raison de ses forces, car rien ne lui prédisant un territoire pareil, elle n'avait emporté que quelques tuniques et des couvertures légères.

Enfin, un matin Jiyaa renonça à se lever, comprenant que dans cette terre de malheur elle trouverait sa fin. Pas un instant ne l'effleura la pensée de savoir pourquoi le messager ne l'avait pas avertie de ce qu'elle trouverait ici, tous ses songes confus étaient dirigés vers une seule personne. L'abandon la submergeait, et seul le chaud souvenir de Cara en son sein luttait encore contre la résignation...
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MessageSujet: Re: Un après-midi d'Aperirel..   Un après-midi d'Aperirel.. EmptyMar 15 Avr - 21:04

L'Ecaflip poussa un long miaulement de joie tandis que les membres de sa guilde présents sur les lieux manifestaient bruyamment leur approbation par une salve d'applaudissements. La coiffe était absolument superbe, il y avait de quoi être satisfait et Cara en fut heureuse pour son client, qui bondissait maintenant à travers tout l'atelier en exhibant aux uns et aux autres l'objet que venait de lui confectionner la maître tailleuse.

Les gesticulations comiques du matou divertirent un instant la Iopette mais son rire s'éteignit rapidement tandis que ses pensées reprenaient un cours devenu familier depuis quelques temps. Jiyaa était partie depuis près d'une semaine et durant cette période, Cara n'avait cessé de penser à elle.

Contrairement à ce qu'elle avait imaginé de prime abord, la vie n'était pas redevenue plus simple en l'absence de la Sacrieuse. La vie s'était simplement muée en une succession d'événements dont la caractéristique commune était de se produire sans Jiyaa. Depuis une semaine, Cara combattait ça et là les pires créatures sans Jiyaa ; Cara parcourait les hôtels de vente de Bonta sans Jiyaa ; Cara s'activait à confectionner ou retoucher capes et coiffes sans Jiyaa ; chaque parcelle de l'existence de la jeune femme semblait dorénavant se résumer à ces deux mots : sans Jiyaa.

Pire encore, quelques jours après le départ de la Sacrieuse une pensée douloureuse avait insidieusement commencé à germer dans l'esprit de la Iopette : pourquoi Cara n'avait-elle pas accompagné son amie dans son périple ? Pourquoi, par la Razielle de Iop, pourquoi était-elle confortablement demeurée à Bonta tandis que Jiyaa s'en allait risquer, seule, sa vie par-delà les terres d'Amakna ? En proie maintenant à une culpabilité dévorante, Cara maudissait sa passivité et son absence de réactivité lors du départ de Jiyaa.

Il n'aurait jamais été question de faire renoncer la Sacrieuse à ses projets, quand on est Archange la notion de devoir est profondément ancrée en soi et à ce titre Cara comprenait parfaitement, et approuvait même, les motifs du départ de Jiyaa. Mais au nom de tous les dieux, quel précepte interdit d'accompagner et de soutenir un proche dans l'accomplissement de son devoir ?

La Iopette fut extirpée du magma de ses pensées par l'Ecaflip qui s'adressait à elle, ses babines retroussées en un rictus ayant équivalence de sourire chez ceux de son espèce.

- Meoooooow, j'suis trop content ! ronronna le félin, t'assures grave et t'es sioupa jolie en plus. Tu veux pas m'épouser ? ajouta-t-il en lorgnant d'un air concupiscent sur les formes généreuses de la Iopette.

Tandis que Cara concoctait mentalement une formule destinée à rejeter diplomatiquement l'offre, l'Ecaflip reprit la parole.

- Rhaaa j'suis bête, t'es sûrement déjà maquée ... C'te chance, ton compagnon ou ta compagne doit être 'achement heureux !

La Iopette ne répondit pas. J'espère en effet qu'elle est heureuse, songea-t-elle en acceptant la bourse remplie de kamas que lui remettait son client.
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MessageSujet: Re: Un après-midi d'Aperirel..   Un après-midi d'Aperirel.. EmptyVen 18 Avr - 14:10

Jiyaa flottait dans une brume agréable où elle voyait très clairement Cara, et complètement stone, était donc persuadée que la iopette était en face d'elle. Elle ne fut donc pas un instant surprise lorsqu'une voix perça jusqu'à sa conscience:

"Maitresse... Réveillez-vous Maitresse..."

Jiyaa tout de même, se demanda pourquoi Cara la vouvoyait, et pour quelle raison elle l'appelait "Maitresse" même si, après tout, ce n'était pas forcément désagréable, elle avait un esprit très ouvert. Mais surtout, pourquoi DIABLE avait elle une voix si aigue qui lui perçait les tympans. Avant qu'elle ait pu conclure ses réflexions, la voix la dérangea de nouveau.

"Réveillez vous, réveillez vous... Maitresse, REVEILLEZ VOUS"

Jiyaa émit un vague gémissement et souleva avec difficulté une paupière, épuisée. Elle avait le visage recouvert d'une étoffe, et réalisa avec stupeur au milieu des brumes qui commençaient légèrement à se dissiper que la voix qui la dérangeait en provenait.

"Kesskisspass kessketuveux ?" articula t-elle avec peine.

"Ah, vous êtes réveillée... Il faut se lever Maitresse, Cara m'a chargée de vous protéger, vous vous souvenez ?"

Enfin, Jiyaa se décida à ouvrir les deux yeux, et dans un effort qui lui sembla déchirer chacun de ses muscles, s'assit.

"Oh, c'est toi, c'est ma cape..."

La situation redevint tout à coup claire quand elle vit où elle se trouvait, et qu'elle réalisa de quoi venait de la sauver l'obvijévan.

Jiyaa mourrait de froid, elle s'enveloppa donc avec gratitude dans la large cape, et mourrait de faim, mais ça elle ne pouvait pas y faire grand chose.

"Je suis perdue..." murmura t-elle. L'angoisse l'envahit. "Cara ! Je dois rentrer !"

Elle observa le paysage environnant, espérant y trouver un repère familier. Non, elle n'avait vraiment aucune idée d'où elle était.

Elle gémit tout bas, pour elle-même "Je ne sais pas par où aller..."

La cape lui répondit sans préambule, toujours de sa voix aigrelette si agaçante : "Ce n'est pas bien difficile bécasse, il faut aller au Sud."

Jiyaa étant trop lasse pour s'énerver, se contenta de répondre: "Non mais justement, mon problème c'est bien que je ne sais pas où est le Sud.."

Beaucoup moins aimable à présent qu'elle savait qu'elle ne se ferait pas réduire en lambeaux par Cara pour avoir laisser mourir Jiyaa, la cape répliqua "Non mais vraiment, qu'est ce qui est passé par la tête de cette iopette pour s'enticher d'une gourde pareille !" Sans lui laisser le temps de répondre, elle reprit: "Le soleil, idiote ! Le soleil !"

Jiyaa abasourdie tenta vainement de comprendre : "Le soleiil.... ?"

"-Ah bougre de sacrieuse, l'aube se lève ! Où l'aube se lève t-elle ?
- Euuuh.... A l'Est ?
- Ouiiii on progresse, et où est le soleil, là ?
- Euh, derrière moi...
- Dooonc ?
- Donc euh, l'Est est derrière moi.
- On va s'en sortir !"

Jiyaa se concentra pour décrasser ses neurones : " Dooonc.. Le sud est sur ma gauche !"

La cape se contenta de ricaner et la petite sacrieuse verte rassembla ses forces, ne tenant sur ses pieds que par la pensée lancinante qu'elle ne pouvait abandonner Cara dans une telle situation.

Vraiment, la iopette n'avait aucune notion de l'éducation des obvijévans.
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Jiyaa
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Jiyaa


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MessageSujet: Re: Un après-midi d'Aperirel..   Un après-midi d'Aperirel.. EmptySam 19 Avr - 1:02

Jiyaa marchait donc, s'éloignant pas à pas des lieux qui avaient failli causé sa mort. Elle ignorait si elle se dirigeait réellement dans la bonne direction, mais ne pouvait se fier qu'au soleil pâle qui pointait à travers les nuages, échouant à la réchauffer.

La soif la tenaillait et elle était trop apathique pour perdre des forces à désespérer. L'essentiel était qu'elle soit repartie. Elle rentrait.
Sa vue se troublait régulièrement, mais comme elle n'avait rien à voir, peu lui importait. Elle trébuchait, vacillait parfois mais poursuivait sa route, cheminant ainsi quelques heures.

Sans que rien ne l'en prévienne, elle entendit tout à coup un "plouf" et en sentant un froid humide emplir ses bottes, comprit qu'elle venait de mettre les deux pieds dans un ruisseau.

Jiyaa y plongea instantanément son visage, apaisant le feu de sa gorge, l'emplissant d'eau comme autant de gorgées de vie. Ce n'était à peine qu'un ruisselet, un ru, mais il la sauvait.

L'eau réveilla la sacrieuse, lui rendant forces et acuité. Elle s'y décrassa légèrement, en évitant de trop s'exposer au froid.

Retrouvant ses esprits, elle s'assit par terre un moment, savourant la fraicheur de l'eau qui demeurait sur ses lèvres, son gout minéral, la fin d'une partie de ses tourments. Elle aperçut ainsi non loin des rochers couverts de mousse et de lichens et tout en se dirigeant vers eux, réfléchit à voix basse. "Bon, après tout, il ya beaucoup d'animaux qui en mangent... Euh, les sangliers par exemple."
Elle s'arrêta devant les rochers, et considéra la mousse qui les recouvrait d'un air circonspect. Elle s'adressa à la cape :

"- Qu'est ce que tu en penses toi ?
- Oh, je pense que tu devrais le faire... Tu ne vas pas tenir longtemps comme ça."

Son estomac abonda dans ce sens par un gargouillis douloureux. Jiyaa esquissa un sourire et répondit à sa cape : "Merci, au fait... Je t'appelerai Espoir, maintenant..."

Sans plus attendre, elle détacha le plus de mousse possible du rocher, et en enfournant une bouchée, retourna jusqu'à ses affaires. S'efforçant de ne pas penser à ce qu'elle machouillait, elle ouvrit son sac, se décidant à en faire l'inventaire pour voir ce qui pouvait lui servir. Il ne contenait pas grand chose, mais elle tiqua en sentant un tissu en lin sous sa main. Elle l'attrapa et le sortit de son bagage, découvrant un autre sac. Jiyaa fronça les sourcils, cherchant à rassembler ses souvenirs. Quelques images défilèrent devant ses yeux, et tout à coup s'imposa la silhouette verte d'une sadidette. La sacrieuse se figea, les yeux écarquillés.... Et recracha en s'étouffant à moitié l'immonde mousse qu'elle venait d'avaler, et une fois la bouche libre, hurla aux rochers présents qui constituaient ses seuls témoins : "Ce n'est pas POSSIBLE d'être aussi stupide !"

Elle prit le temps de se rincer la bouche, puis défit fébrilement le noeud qui fermait le sac de Ce-Nedra. Enfin apparurent les pains chéris, dans lesquels elle croqua avec délice, les larmes aux yeux devant tant de goût et de moelleux de la mie, les saveurs et le croustillant de la croûte...

Elle s'en était régalé au début de son voyage puis avait décidé de le mettre de coté en prévision du manque de gibier possible. Et elle les avait oubliés ! Elle se maudit 1000 fois, puis éclata de rire, bénissant la verte sadidette et ses initiatives.

Bon, le problème de la faim et de la soif étant réglé, elle remplit sa gourde, rempaqueta ses affaires, foudroya du regard les rochers dénudés, enjamba le ruisseau salvateur, remercia aigrement "Espoir" (quel nom ridicule !) et repartit de bon train.

Elle avançait bien plus vite, et la marche, le pain dans son ventre la réchauffait, si bien que quelques heures à peine plus tard, elle sentit qu'elle quittait les landes. Cela l'intrigua, car elle se souvenait avoir passé au moins deux nuits d'enfer sur ces terres. Avait-elle tourné en rond à ce point ? ...

Bientôt, des arbres apparurent, le sol se recouvrit d'herbe rase, et l'air se réchauffa. Quand Jiyaa aperçut une meute de mulous se bagarrant gaiement, elle ne put s'empêcher de sourire. Si les carnassiers étaient là, le ventre content, c'est qu'il n'y avait rien de plus dangereux dans la région, et du gibier à profusion. Aussitôt, elle se mit en chasse, et très vite elle mastiquait avec bonheur un cuissot de sanglier, se sentant revivre, le sang découlant lentement de ses lèvres.

Néanmoins, il était évident qu'elle n'était pas dans les plaines de Cania, et qu'elle n'avait jamais mis les pieds ici. Bien sur, elle reconnaissait certains des aspects typiques, mais après...

Elle arriva finalement au pied d'une immense montagne de pierre blanche, qui la laissa ébaubie. Où donc pouvait se situer une telle falaise dans le monde qu'elle connaissait ? Elle ne s'était tout de même pas égarée au point de changer de planète !

Jiyaa se laissa tomber dans l'herbe, pour digérer son cuissot autant que pour réfléchir. Elle se rendit compte en observant la pierre qu'elle n'était pas tout à fait blanche: des trainées noires la maculaient périodiquement.

Et la lumière fut. Ces trainées, c'était des selles de bouftous ! Tainéla ! Elle se trouvait au pied du berceau, mais du mauvais coté ! Jiyaa devina qu'elle avait du complètement se déporter vers l'Est pendant son errance.

Elle hésita sur la marche à suivre. A l"ouest, pour tenter de faire la jonction avec Cania ? Elle n'avait aucune idée de ce qu'il y avait par là bas, peut être devrait elle même retraverser les plaines. Dans son état de fatigue, l'escalade était hors de question, il ne lui restait donc plus que l'Est toujours, où elle se doutait tomber sur les calanques d'Astrub.

En effet, en continuant son chemin, elle reconnut peu à peu les forets environnant Astrub, et jamais elle ne fut aussi heureuse de croiser des aventuriers parlant le bwork !

L'empressement la prenait, et elle pressa le pas pour atteindre les calanques avant la fin de la journée. Leur traversée fut rapide, et en coupant par les champs, elle rejoignit enfin Astrub. Sans prendre le temps de rien, elle courut vers la place centrale prendre le zaap. La pensée de Cara l'attendant depuis au moins deux semaines la tenaillait. Le vacarme du zaap faillit l'assomer, tant elle s'était habituée au silence des plaines.

Jiyaa enfin parvint à l'engin, et avec un soupir de soulagement et de plaisir, choisit sa destination.

Bonta. La sacrieuse disparut. Jiyaa était de retour.
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MessageSujet: Re: Un après-midi d'Aperirel..   Un après-midi d'Aperirel.. EmptySam 17 Mai - 12:50

Un mois plus tard


Jiyaa s'arrêta sur le perron du sanctuaire, humant l'air de la nuit. Tout était calme à l'intérieur, on entendait presque respirer les plantes que Ce-Nedra soignait avec tant de douceur.

Elle soupira en s'avançant dans l'obscurité des rues de Bonta, abandonnant derrière elle un message... Et tant d'autres choses.

Sur le parchemin laissé sur une table de pierre dans la chapelle, on pouvait lire:

Citation :
Mes amis,

Il est temps pour moi de quitter l'Ordre. Rester en ville m'use, les terres sauvages m'appellent et je ne comprends plus l'utilité de la lutte que nous menons... Les démons ne courrent plus les rues, et les affrontements d'aujourd'hui ne sont plus que bisbilles entre bontariens et brakmariens.

Je m'en vais parcourir notre monde, peut être en accompagnant ceux qui se battent pour la conquête des territoires, dans l'espoir de faciliter la vie aux anges, de leur donner la tranquillité et le libre passage, car que pouvons nous faire de plus désormais ?

Si d'aventure nous nous croisons, j'espère que nous pourrons encore partager ensemble quelques combats qui ont fait notre unité, ou le simple plaisir d'une chasse avec des compagnons chers à mon coeur.

Je vous souhaite à tous d'être victorieux dans la voie que vous avez choisi, et à l'Ordre un beau renouvellement et une encore longue vie.

Avec mes sentiments sincères,

Jiyaa


De nouveau sans but, Jiyaa contempla l'étendue de sa future errance, mais les regrets ne la prirent pas en leurs seins, et elle franchit les portes de la cité blanche sans l'ombre d'une hésitation.
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