[Annulé] Sande

- Enfin, m'y revoilà... songeait Sande en foulant à nouveau les pavés bontariens après presque un an d'absence.

Elle se remémora alors ce qui s'était passé tout ce temps durant...

En effet, en Septange 635, Sande avait dû prendre la difficile décision de s'éloigner un temps de sa Cité, de ses amis... et de ses convictions les plus profondes. Doutant d'elle-même, de sa force morale, de sa légitimité dans sa cause... la jeune disciple de Sacrieur s'était effacée du monde public sans prévenir quiconque, de peur que son choix de partir ne fut altéré à la vue de ses proches.

Ce choix de quitter la scène bontarienne par la petite porte avait été fait à contrecœur mais était nécessaire, selon elle. Elle savait qu'elle avait besoin de se recentrer, de méditer, de retrouver la confiance qu'elle avait perdu. Elle s'enfonça donc au plus profond du temple de sa déesse, là où jamais les fidèles en visite ne se rendent, et elle y resta pendant longtemps, à prier. Elle acceptait la douleur de la faim, du sommeil, mangeant uniquement les rares insectes qui passait près d'elle, buvant uniquement dans les flaques boueuses de la caverne qui l'abritait... Toutes ces souffrances étaient des prières à Sacrieur mais en acceptant cette pénitence, ce n'était pas la déesse qu'elle retrouvait, c'était elle-même.

Le temps passa et le Monde des Douze eu le temps de connaître le joug de Maimane, Brumaire, Djaul, Solar, Silvosse, Menalt, Silouate, Rosal, Sumens et Hecate avant que la jeune femme, endurcie par son année de douleur désirée, ne décide que le temps était venu pour elle de quitter son ermittage souterrain pour retrouver la lueur du soleil qui lui était si chère.

Sande, la sacrieuse qui avait perdu la foi durant un temps, écœurée par la guerre, par la violence dont elle devait user sur d'autres qu'elle, avait aujourd'hui accepté que certaines blessures d'autrui pouvaient être nécessaires, lorsque la parole échouait. Sacrieur serait toujours avec elle, elle en était maintenant certaine. C'est ainsi qu'à l'aube de Jaouctor, elle retrouvai le soleil et partait d'un pas décidé vers Bonta, à la recherche de ceux qu'elle regrettait avoir quitté sans préavis, craignant n'être plus la bienvenue après tant d'absence.

Chassant ses songeries d'un geste de la tête, la jeune femme s'avançait dans la ville vers son ancien foyer : le sanctuaire des Archangels.

Une fois arrivée devant la porte, elle hésita un instant, essuyant un frémissement de crainte. Elle se reprit cependant rapidement, poussa la porte et entra.

- Il... Il y a quelqu'un ?

Elle attendrait là jusqu'à ce que quelqu'un lui réponde. Elle comptait bien implorer le pardon de ses anciens compagnons pour sa disparition, qu'ils avaient peut-être interprété comme une trahison.

Au son de la voix de la miss, Jam leva la tete de ses parchemins.

- Hum, oui? Qui es tu ? Sande ? Ah oui, on m'a parlé de toi. Je n'etais pas dans la guilde a l'epoque ou tu l'as frequenté donc on ne se connait pas.
Je pense qu'il en est de meme pour nombre d'archangel. Aussi, pourquoi ne pas aller a leur rencontre et passer un peu de temps pour decouvrir les nouveaux et redecouvrir les anciens ?

Quelqu'un répondait enfin à l'appel de la sacrieuse.

- Aller à la rencontrer des nouveaux archanges...

Sande, aussi loin que remontaient ses souvenirs, avait toujours été l'archétype de la jeune fille timide et renfermée sur elle-même, préférant la compagnie d'un bon livre de contes aux discussions consensuelles inévitables quand on se mêle trop aux gens.
La jeune sacrieuse se doutait cependant que rester isolée ne serait pas de bon ton si elle souhaitait se faire de nouveau accepter par son ancienne guilde. Elle devais faire des efforts.

- Oui, et bien... Sans doute. Je suis ravie d'entendre qu'il y a ici de nombreux nouveaux visages à découvrir... Je vais tenter d'aller parlement... discuter avec le plus possible d'entre eux.

Après un an de solitude absolue, elle était consciente que ce serait difficile mais Sande était bien décidée à faire dans le social, pour son intégration.

Le soir venu, alors qu'elle passait devant le sanctuaire, regagnant Bonta après une journée à barouder, Sande se remémora ses rencontres de la journée, le sourire aux lèvres, fière d'avoir su ne pas oublier ses bonnes manières, depuis le temps.

- Dire que tout ceci fut si soudain... Quelle drole de coincidence, cette journée, se disait-elle à elle-même.

L'après-midi commença par la rencontre providentielle avec Maribla devant le Zaap de Bonta, alors que Sande se préparait à partir. Malgré sa nature taciturne, la disciple de Sacrieur ne put s'empêcher d'être émue par ces retrouvailles. Même le plus désabusé des coeurs est sujet à l'amitié. « Tant mieux, sans doute », pensait elle.
Quoi qu'il en soit, elle passa donc un moment à discuter avec Maribla, restant vague sur ses occupations durant son absence mais écoutant attentivement ce que lui disait son amie sur les changements survenus depuis son départ.

Tandis que la disciple de Feca devait quitter Sande, et que celle-ci s'apprêtait à mettre les voiles pour des horizons plus poilus et plus fournis en bave, deux autres visages connus faisaient irruption dans son champs de vision. C'était Alicia et Chibi Camu qui venaient, eux aussi, la saluer. « Ils se sont passé le mot, ou bien ? », pensait alors la jeune sacrieuse, sans dissimuler le sourire content qui se dessinait sur ses lèvres. Cette entrevue-ci fut plus brève mais Sande eu quand même l'occasion de récupérer le dantgoule qu'elle avait prêté à Chibi un an plus tôt. Elle ne fut pas peu fière de pouvoir à nouveau arborer son couvre-chef préféré.
Les deux compères repartirent donc bien vite pour l'atelier de forgemagie.

Se disant que cette fois, elle allait tâter du bouftou, Sande allait quitter Bonta quand elle vit Maribla sur le retour, courant vers elle. Dépassant tous les espoirs de la jeune femme, elle l'invitait à une séance d'entraînement sur l'île de Pandala avec une autre archange, que Sande ne connaissait pas encore, Sarys.

Acceptant sans rechigner, tout au contraire, Sande courru donc au Zaap, direction Pandala. Là, encore un peu perdue dans ses contrées, elle rejoignit ses compagnes à l'entrée du village d'Airdala. Elle ne fit pas tout de suite connaissance avec Sarys, qui était occupée avec une amie, à priori intime, à elle. Ce n'est que plus tard, après avoir essuyé un combat contre des pandits sous la protection de Maribla, quand cette dernière devait à nouveau quitter Sande, qu'elle put aller discuter un peu avec Sarys.

Au final, il n'y eut ce jour ni bouftous à manger, ni entraînement pour Sande, mais elle eut bien mieux, elle avait revu des visages qui ne lui avaient que trop manqué, et elle avait initié sa découverte des derniers archanges. Elle dormirait bien, ce soir.

Pour des raisons diverses et variées, comme de nombreux et longs voyages oniriques dans de lointaines contrées mêlant paradis artificiels et redescentes brutales vers le monde réelle, Sande n'avait pas eu le temps, ces derniers jours, de continuer sa recherche des nouveaux archanges.
Consciente que cette situation, où ses phases d'éveil dans le Monde des Douze étaient trop brèves pour s'aventurer à la rencontre de nouveaux visages, risquerait de durer quelques temps encore, la jeune femme se rendit à nouveau au sanctuaire, un papier coincé entre deux doigts.

Une fois face à l'entrée, elle le glissa sous la porte avant de s'éloigner, se doutant bien qu'il n'y aurait personne à cet instant pour lui répondre.

La lettre disait ceci :

« Amis Archanges,

J'ai eu l'occasion il y a quelques jours de revoir d'anciens visages et d'en découvrir de nouveau. Ce fut pour moi un réel bonheur de discuter à nouveau, de renouer avec mon passé. Cependant, pour des raisons personnes, presque médicales, je ne suis pas en mesure actuellement de parcourir le Monde à la recherche d'autres archanges.

Ainsi, si jamais vous songiez à me confier des épreuves à accomplir, choses que je devrais pouvoir réussir en dépit de mes disponibilités très aléatoires actuelles, je serais heureuse de les découvrir et de m'y affairer, tout en continuant, quand j'en aurai l'occasion, à m'élancer à la rencontre de nouveaux frères d'armes de la guilde.

Je repasserai ici chaque soir, dans l'espoir de trouver une réponse.

Que Jiva vous protège,
Sande. »

Alicia ouvrit le dossier de Sande et y glissa cette lettre :

Bonjour Sande, j'ai été désignée pour prendre en charge ta candidature. Nous avons fait choix de tes épreuves, voici la première :
Accompagnée d'Archanges, tu devra mener une offensive anti-percepteur-voleur. Libre à toi de choisir la date de l'évènement et la constitution de ton équipe. Les Archanges présents jugeront de la difficulté de l'exercice et de ton implication dans ce combat. Une implication qui devra être autant martiale qu'humaine : tu tâchera de nous montrer tes talents tout en expliquant à l'adversaire en quoi nous ne pouvons tolérer la présence de tels percepteurs. Le nombre d'offensives efficaces (présence de défense chez l'adversaire) est fixé à deux.

Bonne chance à toi.

[HRP] Pour toute question, n'hésite pas à entrer en contact avec moi IG ou par MP. [/HRP]

Revenant à la fois bredouille et blessée de la presqu'île des Gelées, ayant essuyé une attaque fortuite du dieu mineur des déconnexions alors qu'elle cherchait sans grand espoir à se dégoter un Gelano, Sande en profita pour passer glisser une lettre dans son dossier de candidature à l'Archangel.

Cette lettre à l'écriture hésitante, probablement parce qu'elle a été écrite entre deux combats par une Sande encore une fois à bout de souffle, était brève et disait ceci :

« Amis Archanges,

Je conçois fort bien que le temps passe vite et que je n'ai pas encore eu l'occasion de mener à bien ma première mission. Cependant, croyez bien que je la garde en permanence à l'esprit et que cette attente que je vous impose n'est faite que pour me préparer pour mieux m'accomplir de mes tâches.
Tandis que je m'entraîne et que je travaille de sorte à bénéficier du meilleur équipement, je n'ai en tête que la puissance que je pourrai ensuite mettre au service de votre cause, de notre cause.

Mais si je vous fais attendre, je ne suis pas pour autant repartie loin de la région et c'est une réelle joie qui s'empare de moi à chaque rencontre imprévue avec un archange. J'ai d'ailleurs pu avec plaisir, en dehors de mes rencontres régulières avec mon amie Maribla, faire connaissance avec pogos, charmant Sram au demeurant. Le combat que nous avons mené ensemble contre un percepteur ayant eu l'audace de se placer sous notre nez fut pour moi un avant-goût des combats qui m'attendent dans ma mission.

Ceci étant dit, sachez bien que j'ai hâte de pouvoir intégrer vos rangs.

Que Jiva vous protège,
Sande. »

La lettre déposée, la jeune femme s'en alla trouver un coin ombragée propice à une bonne sieste curatrice.

Citation :

Bonjour Sande,

sache que nous comprenons ta quete de pouvoir dans l'optique de servir aux mieux nos idéaux. Mais sache aussi que l'union fait très souvent la force et que nous ne jugeons pas les personnes sur leur aptitudes guerrières mais bien sur l'honneté de leur ame.

Je tiens aussi à te faire part d'une autre nouvelle. Alicia etant parti dans de lointaines contrées, elle risque de ne pas etre très disponible. Je serais donc ton tuteur remplacant pour le moment que tu choisira propice à tes épreuves.

À bientot.

Jam, gardien

Sande, fière de quelques jours d'entraînement et de son nouveau sort offensif, s'est dit le soir du 14 septange 636 qu'il était grand temps de mener sa première mission à bien pour entrer à nouveau au sein de l'Archangel.

Ainsi, elle se dirigea à nouveau vers la Chapelle des Fidèles, sans lettre cette fois.

Une fois à l'intérieur, elle s'adressa ainsi à ceux qui étaient présents.

- Bien le bonsoir, amis archanges. Je crois bien n'avoir fait que trop retarder le commencement de ma mission. Il me tarde de pouvoir rejoindre vos rangs, d'évoluer à vos côtés en profitant de votre expérience et votre sagesse.
Ainsi, je vais faire de mon mieux pour mener à bien ma mission. J'aurai cependant besoin pour cela de votre aide, et je lance à ce titre un appel aux volontaires qui seraient prêts dans les jours à venir à m'aider dans ma mission.

Sande, n'ayant de nouvelles de toi, je ferme ton dossier. Je sais que des obligations t'emmène loin d'Amaakna. On le rouvrira le jour ou tu passera plus de temps dans nos contrées.

À bientot.

Jam